Après avoir rencontré lundi le collectif Europe vs Facebook, très critique envers la politique du site, des responsables du réseau social se sont engagés à revoir leurs pratiques en matière de vie privée..
Max Schrems attendait une réaction de Facebook depuis longtemps. L’Autrichien de 24 ans, étudiant en droit, est l’un des fondateurs du collectif Europe versus Facebook et est en guerre contre le réseau social depuis l’été dernier. Après avoir pris connaissance de la totalité des informations personnelles le concernant que le site conservait (un fichier PDF de 1.220 pages…), il s’était rendu compte que Facebook gardait tout sur ses serveurs, y compris les messages qu’il avait effacés depuis longtemps. L’Autrichien a donc adressé l’an dernier 22 plaintes à l’autorité de protection des données en Irlande (DCP), pays où se trouve le siège international de Facebook.
Suppression définitive des données et consentement préalable
Lundi, le face à face entre Facebook et Max Schrems a enfin eu lieu. Deux représentants du réseau social se sont rendus à Vienne pour rencontrer plusieurs membres de Europe vs Facebook. L’entreprise s’est engagée à l’issue de la rencontre à modifier certaines de ses pratiques, par exemple supprimer de manière définitive ce que les membres du réseau social veulent supprimer (c’est-à-dire aussi bien sur l’interface que sur les serveurs du site), et demander aux utilisateurs un consentement explicite lorsque des données personnelles doivent être réutilisées. Deux points que l’Union européenne souhaite justement mettre en avant lors de la révision de sa directive relative à la protection des données, obsolète aujourd’hui puisqu’elle date de 1995 et n’a jamais été revue depuis.
Max Schrems a également expliqué que Facebook devrait communiquer quel type de données il stockait réellement sur ses serveurs. «Nous avons pu obtenir des informations, plus que nous n'attendions, et nous pensons que les choses avancent dans la bonne direction», a déclaré l’étudiant lors d'une conférence de presse au lendemain de la réunion de concertation. Son collectif a ainsi estimé qu’elle a été «constructive». Toutefois, le processus va prendre du temps, et le collectif reste sur ses gardes.
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